lundi 26 décembre 2011

238. Jour de Noël au Nigeria


1
Une quarantaine de corps fut calcinée dans le nord-est nigérian
Une série d’attentats islamistes fêtant la nativité dans un brasier
Les prières des jours en pleurs remplaçant d’antiques fêtes païennes
Pour les esprits de la forêt de Potiskum victimes de Boko Haram
2
Le petit Jésus naissait dans l’utérus d’un attentat-suicide ombilical
Une sorte de jihad lancé un jour de fêtes pour garnir un folklore
Les guerres de religion, chacune enceinte d’une vision de l’eskatos
Une forme d’adoration des bergers, trop d’idolâtrie lors de l’angélus
3
À Damaturu, les corps gisent sous les abris bus, les croix poitrinaires
Tout assassinat portant la profanation du vivant au tranchant d’une secte
Mais également la célébration d’une culture sur ses gravas de poussières
Le renouvellement des espèces jouant une tauromachie septentrionale
4
Abuja centrale n’est pas la vieille Bethléem d’où le fils prodigue apparaît
L’arrivée de la charia à la gâchette des kalachnikovs cible l’Occident
Après une formation de la soldatesque dans l’arrière-pays somalien
Au milieu de plusieurs frontières à franchir après un massacre de 2009
5
800 personnes du clan périrent sous l’assaut des forces militaires officielles
La vengeance comptabilisa 24 morts au mois d’août que Reuters oubliait
Alors que les offices religieux se transformèrent en processions funèbres
Les balayures du climat déposant un linceul naturel sous forme d’oubli
6
Les diaristes actuels seront les évangélistes de l’horreur que compilent
Nos signets didactiques en plein zoom, jour après jour, un pied au-devant
Plusieurs fusillades devant la crèche des villes de Madalla, Jos et Gadaka
Sainte-Thérèse à genoux, ses fresques murales plantées sous les éclats
7
Sur la Montagne du Feu et des Miracles à Jos, une détonation fit le Testament
Une grosse bûche dans un prémélange sous l’action d’un front de flamme
Le miracle de la Nativité accomplissant la mise à sac de l’État du Plateau
Car, pour croire en Jésus-Christ, il faut mourir comme on défend le Prophète
8
À 3h17, les coffres dégazaient des cyanures charbonneux en pleine Ascension
Le camouflage des poussières apostoliques laissant les cordons sécuriser l’espace
Les nuages portent les stigmates au-dessus de l’Afrique, décharge de l’Histoire
Car, dans un pays où rien n’existe plus, il faut encore qu’il y en ait moins

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