lundi 3 janvier 2011

3. Pyongyang synecdoque de Corée du Nord

La réunification des deux Corées fait partie des horizons ultimes de l’histoire après la chute du mur
Et l’effacement du clivage frontalier marqué par le 38e parallèle nord au climat subtropical humide
Un pays tenant bon grâce à une répression d’État ne laissant aucune place à la pensée alternative
Écrasée par Kim Jung-il dotant son pays de la puissance nucléaire grâce au négoce moscovite

La géopolitique de la dichotomie se nourrit des rancunes et scepticisme des empires adjacents
Aucun n’appréciant la réunion de 73 millions d’habitants soudant une électronique mondiale  
Quand le Nord procède tantôt à des tirs de missiles tantôt à la construction de centrifugeuses
Servant les intérêts de Washington trouvant là le prétexte de leur présence au napalm légitime

L’axe du mal s’appuie sur une radiation du TNP dont les Nord-Coréens sont démissionnaires
Produisant un statu quo sous une guérite qui renvoie à l’immobilisme historique d’un regard flou
Une multitude d’intérêts divergents embourbée dans un imbroglio de forces diplomatiques
Se marchant sur les pieds en laissant une demi-totalité se couper du monde sauf de Pékin

Son programme d’enrichissement d’uranium encore appauvri n’a pas suffisamment la cote
Auprès du Président Lee Myung-bak involontaire de casser les disparités Nordeste et Sudeste
Soutenu par l’USS George Washington après le torpillage des 46 morts de sa corvette Cheonan
Abandonné par des diplomates chinois peu enclins à faire les frais des caprices d’un enfant gâté

Dans un pays parsemé de famines les lamelles saumurées de poisson séché ne sont pas du luxe
Après une demi-heure de marche loin des palais éclairés par les réverbères des coins touristiques
Dans un environnement clair-obscur vivant encore sous les différents quartiers de la lune fluo
L’échec de la réforme monétaire ayant redonné le goût du troc aux 24 millions de paysans furtifs

La création des marchés de nuit aux abords de la ville compense la pénurie sur le marché des céréales
À côté des nombreuses maquettes de contrebande comme les CDs et DVDs de l’empire hollywoodien
Creusant quelques fantasmes dans les ateliers clandestins débridant des sillons numériques les codes pays
N’ayant d’autres vengeances que de bombarder l’île de Yeonpyang au 23 novembre d’une guerre avortée

Le fils prodigue de 1983 prend le relais de son père fantasque après études dans une université suisse
Nommé généralissime sous un blason de paillettes parce qu’il est le dauphin fraternel d’un alcoolique déchu
Spécialiste du tir depuis ses trois ans et habitué des parades militaires qu’il relève lui-même au garde-à-vous
Les larmes de la frontière suspendues à l’isolationnisme d’un conflit local qui menace la mondialisation  

Quand les réponses de la diplomatie se contentent de chiffrer le nombre d’ogives nucléaires entre 8 et 12
Alors que les pays ne s’entendent pas sur les délimitations de la mousson d’où poussent les grains de riz
L’ONU établit une ligne de démarcation nord que Pyongyang transfère vers une ligne de sûreté méridionale
Créant un couloir du feu où les artilleries testent des approvisionnements parachutés des miradors du ciel

Le pouvoir déliquescent de Kim Jong-il compense les pannes électriques par des tirs d’obus à boulets creux
Dont les détonations fuchsia éclairent les nuits obscures privées d’un milliard de photons halogènes
Les paysans faisant cuire leurs lapins par-dessus les émanations de soufre qui se propagent du nord
Tandis que l’ennemi du sud compte ses morts face à une résignation de la survie couchée dans une brouette  

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