mardi 8 mars 2011

57. Dilma remplace Lula

Les troupes d’élite de José Padilha débarquent dans les salles de dix millions de spectateurs
Flinguant à bout portant les structures du pouvoir au milieu d’un mesclun de balles traçantes
Acculant les favelas à sortir de leur torpeur par milices entières se prêtant au jeu des gangs
Dans Rio et São Paulo où les grandes valises de la mer se nourrissent de dollars au soleil


Sur la houle de l’Amazone les bateaux sanitaires affluent et débarquent dans les ports autonomes
Draguant les fonds d’un fleuve bétonné par les excavations des chercheurs broyés sous les lingots
Diffusant le journal à des indigènes attendant le croiseur de la Croix-Rouge pour un antibiotique
Alors que les peuplades sont expatriées de leur lopin et renvoyées dans les logements sociaux


La scolarisation fera le chemin de croix d’une Présidente habillée en tailleur Chanel
Surfant sur les écumes de l’industrialisation pour enfoncer des lattes d’investissement
Au milieu des vieilles fabriques traditionnelles qui cumulent les conflits d’allégeance
Dans les cimenteries de la biomasse qui exportent du soja sur des couches de parpaings


Pour des observateurs étrangers, rien ne fonctionne au Brésil, sauf que le peuple mange
Mordant à la racine les nouvelles cultures OGM qui bordent les parterres de football
Le Nordeste a fait baisser la malnutrition infantile de 46 % avec le programme Fome Zero
Complété par une augmentation de la durée moyenne de scolarisation passée à 8,3 ans


L’augmentation du salaire réel de 53,6% au détriment d’une Amazonie défrichée pour ses indicateurs
Ainsi que la hausse de la part du travail dans le PIB national chauffé à coups d’excédents commerciaux
Le consensus de Washington mélangeant des mécanismes stabilisateurs dans le four des cercles vertueux
Des phénomènes d’investissement productif avant les désinvestissements de la productivité en trompe-l’œil


La dévoration des matières premières pêchées jusque dans les stratosphères telluriques
Vient alimenter une profitabilité des taux d’intérêt des détenteurs de la dette interne du pays
L’opinion internationale aveuglée par des gigatonnes de soja qui viennent sécher le poisson
Le Bolsa Familia ne cachant pas la forêt des injustices sociales arrimées à l’ordre logique


Les $40 milliards de corruption font de belles enveloppes que s’échangent les parlementaires
Aussi virulents dans leur changement de cuti que leur truffe y déniche un parfum de jasmin
Écrasant le scandale du mensalão en tournant la gueule dans une meule sans photographe
L’élection ayant le goût râpeux d’un plébiscite pour un régime qui dilapide ses châtaigneraies

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