jeudi 7 avril 2011

67. Vingt-quatre ans de réclusion pour Jeremy Morlock



Les exactions militaires et les crimes de guerre sont une fatalité statistique pour un contingent de milliers
Rolling Stone et le Spiegel prenant le relais d’une plainte contre la CIA déposée par des civils afghans en deuil
Les zones tribales échappant au contrôle multi canaux des dignités belligérantes du Waziristan nord et sud
Après la mise en scène d’un macchabée dont les boyaux furent déchiquetés par une grenade à bout touchant

Quand un scanner biométrique capte la coloration de l’iris dans les grands sabots d’une mise à mort
D’un garçonnet à peine mature faisant le premier one-count-kill pour des soldats délaissant leur routine
Un peu démembré, un peu décapité, pour les besoins d’une session ivrogne de photos en plein désert de l’est
Un corps encore de chair à côté des mutilations que les roquettes infligent en sortant du carquois des hélicos

Les mises en scène se poursuivent en plantant le décor bruni d’un automatique vieillissant près du cadavre
Dont les doigts furent découpés par l’inox d’une paire de ciseaux sortie d’une trousse de premier secours
Des regards de haine dépêchés derrière la couleur écarlate fumée de Ray-ban en plastique sous le casque
Un ensemble de gamins jouant sur un plateau en haute altitude les scènes en mémoire d’Apocalypse Now

Le manque de troupes et de volontaires a contraint l’US Army à recruter sur les bancs des paumés de la zone
Accrocs à l’opium, au hash, à la codéine ou à l’amitriptyline, antidépresseur tricyclique pour les enfants du feu
Perdus dans une aventure romancée de leurs exploits défilant sur les traces des Strykers lançant des bonbons
Que des enfants couraient chercher sous les balles alcoolisées des militaires à l’arrière de leurs blindés légers

Quand les actes inhumains sont aussi tristes que les naïvetés de Blanche-neige des journalistes hyper ciblés
Déversant leur bile offusquée comme des gamins œuvrent sur les traces des escadrons de la mort climatisée
Sous un ciel léger bleu d’azur prêtant d’excellentes conditions logistiques aux tailleurs des treillis en vadrouille
Alors qu’une compagnie se transforme en peloton d’exécution pour tuer le temps des permissions incomplètes

Les procédures de morgue commandent de déplacer les cadavres sur les bas-côtés des routes goudronnées
Que faire des têtes qui jonchent parfois les plans rocailleux ? Couchées derrière les rocks à la fin de leur course
Les décapitations de civils ou de talibans enfreignant le code militaire, même sur les plaines de Kandahar,
La tentative transformant l’essai après des heures de palabres à dévorer les rations sucrées noires de survie

Le village isolé de La Mohammad Kalay se souviendra du massacre similaire à celui d’Oradour-sur-Glane
Perpétré par des soldats éméchés se dédommageant de leur ennui vétuste dans les boyaux de l’offrande
Établissant un périmètre de sécurité en parquant les Strykers à l’entrée des cabanons sertis de pourritures
Révélant plusieurs serial-killers en ces militaires jouissant à la mitrailleuse et au Colt M4 balançant du 5,56

Les attaques de drones sont aménagées sur les charniers de la population sur le qui-vive d’un fil de rasoir
Les meurtres pleuvant du ciel sous l’anonymat des États-majors profitant des météos complaisantes de l’aube
Pendant que l’ambassade américaine à Islamabad reçoit les précédents qui s’éparpillent sur les piles d’un dossier
Autant de morts civils que les commissariats vont étouffer contre une information à la presse qui roucoule

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