dimanche 19 juin 2011

127. Le bouleversement des espèces


Intoxiqué par la multiplication des génomes qui recombinent une infinité d’allèles perpendiculaires
Depuis des pipettes statistiques qui capturent les embryons in vivo dans les imaginations du destin
L’homme tantôt populationniste ou catastrophiste en fonction de la composition d’une brioche
Un jour de pleine farine où le seigle abonde sur des tranches dorées par l’assaisonnement du sésame


La mort à tous les étages disparaît dans des fourgons frigorifuges en direction des pays du Tiers-Livre
Quand un seul enfant nourri par une mauvaise décongélation de steak haché mène à une dialyse post-mortem
Le sourire de l’angelot plus précieux que le coût des bouches à nourrir qui entonnent le chant d’une famine
Les apports sentimentaux du bébé produisent le contrat social derrière un bégaiement de façade devenu langage


Une thèse en sociologie sur la perception du premier sourire conduit à la dévaluation du sentiment naturel
L’enfant permettant à l’adulte de supporter le fardeau de son existence en brisant la solitude par la contrainte
Agitant la parabole du siècle en tenant à sa guise un hochet désuet qui hésite entre trois scénarii de fertilité
Les prévisions haussières de la croissance des peuples portant l’homme à 35 milliards en 2300 si le printemps


Un choc géopolitique attend la résorption métaphysique d’une question ontogénétique
Quand l’homme critique dégoupille la grenade d’un million de spermatozoïdes en libre accès
Dans la gorge des utérus internationaux qui s’extasient quand ils sont pleins du fœtus prénatal
L’exode vers l’urbanisation remplissant les grilles d’une sociologie du détail vu au télescope


Grâce à l’ingestion d’une pharmaceutique de l’aminopénicilline et l’hygiène des antibactériologiques
L’homme pousse le bouchon orgasmé de sa survie aux confins éjaculatoires du hasard normé
Écoutant cette parole de Saint-Paul « Il est bon pour l’homme de s’abstenir de sa femme »
En vertu de la logique de l’accroissement géométrique et de la passion réciproque entre les sexes


Malthus tenait le diapason lorsqu’il brisa le vase trop plein d’une boîte de Pandore
Depuis un Moyen-âge où les hommes vont d’ouest en est au secours des Croisades
Contre le vent des objets qui font le trajet inverse dans les soutes remplies de corail
L’homme blanc croissant à tribord quand il cueille les plaines chlorophylles des maharadjas

La prolifération de la varicelle et des bacilles s’accompagne d’inégalités de développement
L’externalisation des coûts de production vers les pays à main-d’œuvre bon marché donnant le ton
Les autres brandissant l’épée de Damoclès d’un excès de procréation derrière un choc de demande
Sur un marché des utopies prenant conscience des enjeux environnementaux qui changent de fusil


9 milliards d’individus en 2050 viendront au bout d’une lecture avec la grand-peine d’une bousculade
Que les pousseurs métropolitains jugulent avec une trique qui éponge les sueurs d’un métier tertiaire
Les débouchés dans le secteur des services mettant l’homme au chevet d’un vieillard capitaliste
Toutes les familles blanches thésaurisant après-guerre dans un bas de laine tissé d’une soie d’or


Les 45 millions de cadavres frappés du sceau de 39-45 ne furent pas assez entre Midway et Auschwitz
Lasse des transitions démographiques qui tombent sous le seuil du renouvèlement des générations
Tous les pays confrontés au choc générationnel d’une classe de vieux improductifs et détenteurs des capitaux
Quand ils croisent sur les lagunes vénitiennes ou en Mer Rouge invités dans les suites transcontinentales


La reproduction des élites est le schéma dominant qui assure la génération des intelligences
Dans les salles hypostyles revendues aux magnats financiers qui produisent une nouvelle théogonie
Les noms de Zeus et Chronos effacés par les identifiants de Citigroup et BNP montés au Parthénon
Un changement de perspective quand l’auteur dépasse l’âge médian fixé, ici, pour l’instant à 40 ans

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