mardi 5 juillet 2011

137. Les bras dans la mangrove du Sénégal


Les baraquements d’habitation sont entassés comme du carton pâte réchauffé par l’ocre solaire
Harponnant dans l’océan les pirogues revenues au port qui s’installe sur une languette de sable
Non loin du marché aux poissons qui entrepose les sardines dans des tas sans filet où s’agglutinent
Certains pêcheurs encore à l’épervier dans les eaux tamisés par les palétuviers qui jonchent le puzzle



Deux travées parcourent la ville de Saint-Louis à proximité du fleuve frontière Sénégal
Des matelas à même la terre où se réveillent les hommes sans bien qui vivent dans leur sommeil
L’océan un peu boueux, un peu huileux, crachant dans son marais et son delta un vent du large
Après un trajet de cinq jours partant de Dakar vers Casamance où le carnet de route nous prolonge



Par souci écologique, il se pourrait que le gouvernement replante sa mangrove le long des vois maritimes
Le reboisement des arbres fruitiers et la création d’Aires marines protégées faisant le cœur de l’Océanium
Créé par Haïdar El Ali qui repeuple la terre grâce aux racines végétales qui étoilent les eaux solides
Où s’accrochent des huîtres de tous calibres cueillies à la main par les femmes souriantes du continent noir



Les camions et les semi-remorques pratiquent une flibuste maligne qui dépèce les forces du pays
Les trafics d’arbre donnant une teinte semi-désertique aux couloirs marins pourtant verdoyants
Alors que les bateaux de pêche ne remontent que des sacs plastics et des encres dans leurs filets
Jamais de rorquals trucidés pour sa viande dans les mers du monde où la chair vaut 10 000 dollars



Les pêches aux alevins, aux juvéniles et aux micros requins confinent à une aspiration du plancton
Que des raies mantas dévorent par hectolitres dans les baies protégées du Sri Lanka d’ailleurs
On voit plus loin vers les archipels esseulés des hérons et des sternes planter leurs becs dans l’eau
Raviver le rôle de la prédation des espèces au moyen d’estomacs palmés sur un nénuphar colonial



Les villages sont regroupés autour du baptistère d’un four traditionnel qui plante une croix de braise
Sur une grille de bois chauffée au soleil de midi, un filet de poisson désossé de son arête centrale
Toujours à la lisière de la faim baignée par un coulis de jus de palme englouti par un délice papillaire  
Assaisonne une biche égarée et un crocodile de brousse tombé sous la machette d’un jeune trompant l’ennui



La rarification du poisson et le mauvais état des filets touchent aussi la Guinée et la Gambie
Tandis que les aires protégées retrouvent de grands prédateurs venus lancer les harpons à la grenaille
Dans les Aires marines protégées qui voient nouvellement frayer le poisson à la période des amours
Grâce à la plantation des palétuviers qui éloignent les remorqueurs des bolongs où les poissons cheminent

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