vendredi 8 juillet 2011

139. Datation de l’Afghanistan au marqueur chiffré

Les années1893 et 1930 ont enfanté la ligne Durand coupant en deux le territoire pachtoune
1947 et 1954 voyant la création d’une frontière ennemie et un engagement asiatique à l’OTASE
1979-1989 opposant l’Armée rouge aux moudjahidines remontant les montagnes tyroliennes
De la rocaille d’éboulis luttant contre les chars de 1992-94 civiles remportées par les Talibans

Les trafiquants de drogue et les passeurs d’opium renforcent là-bas le contingent islamiste
Ben Laden associé au Mollah Omar vers l’épisode tanzanien d’une ambassade à la voiture piégée
Avant le château de cartes de deux tours qui tombent sous les explosifs amorcés au kérosène
1996-2001 et la reconquête brumeuse de Massoud relançant la guerre civile contre un fantôme

Puis le drame de novembre-décembre 2001 qui balaye l’espoir du jihad sur les terres alexandrines
Tous les conquérants ivres passèrent avec leurs piquiers et cavaliers vomir le carnage de la culture
Dans un mouvement panhellénique proche des barbares laissant les rapines gonfler les chefaillons
Avant la retraite finale laissant dans les décombres un peuple d’Ouzbeks, de Tadjiks et d’Hazaras

La destruction des routes couvre une surface irriguée supérieure à 2 millions et demi d’hectares
Les pannes d’électricité à Kaboul plongent dans le noir une partie des élites condamnées à fumer
L’éducation et la santé dispensées aux nouveaux entrants réfugiés de 4 millions en plein retour
Grâce à la bénédiction d’une aide humanitaire versée à 6 millions d’élèves découvrant l’école

Un hectare d’arbres fruitiers rapporte plus que des arpents de pavots sur les cimes de sables
Parce que la plantation des amandiers est dépendante d’une aide internationale seule agraire
Donnant aux charrettes afghanes les turbopropulseurs qui creusent les canaux d’irrigation
Directement dans un secteur primaire étagé par une aide insuffisante de 25 milliards en 5 ans

2 000 ONG ont pullulé sur les routes de bromure qui cuisent sous les passe-droits du racket
Aucune concertation de la Croix-Rouge n’aura permis la centralisation d’une manne et des dons
Au milieu des confitures iraniennes qu’on trouve sur les bazars sentant le camembert et l’alcool
Dans une capitale construisant un City Mall à l’occidental sur les deniers des 3 275 tonnes d’opium

4 milliards de dollars représentant 25% du PIB d’une économie renaissante sous les aplats
Lubrifiée par les fraudes et trafics qui rivalisent de camouflage à la frontière pakistanaise
Parce que le pays ne dispose pas d’un seul kilomètre de voie ferrée que remplacent les bœufs
Ces bêtes écorchées qui deviennent des yacks quand la nuit de -20° tombe au milieu de Bâmiyan

Les 4x4 proches du gouvernorat d’Hamid Karzaï courent de Quetta à Karachi pour fournir les kafirs
Alors que les forces de l’OTAN laissent passer la mariée narcotique sous les barrières de contrôle
L’Alliance du Nord cherchait le point d’encrage pour percer les lignes ennemies avec son artillerie
Et ses illusions mornes que défendent D. Cheney, D. Rumsfeld et P. Wolfowitz avec l’appui aérien

Les officiers de l’Armée officielle sont tadjiks et les talibans sont pachtounes, les autres civils
Pauvres bourgeons humains qui sont identiques de Moucharraf à Zardari si l’on cherche ailleurs
Les rameaux du complot à Khost montés par Jalaluddin Haqqani contre sept agents de la CIA
Ou le financement séditieux de l’Inde au projet de reconstruction dans un Baloutchistan à feu

Les souvenirs d’Abdur Rahman qui créa un État avec les pièces fantasques d’un désir de l’Histoire
Tombent comme des mouches incapables devant l’injection militaire de 10 milliards de dollars
Un jeu de mikados diplomatiques entre Islamabad et Washington dans le cimetière des envahisseurs
Le désir d’en finir faisant entrer le pays sur la tranche de son histoire qui ouvre un nouveau volume

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