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Les cervicales manquent d’exploser au passage d’une mine anti-personnel
Après 4 477 morts en Irak depuis l’initiation et 1 785 pour Enduring Freedom
Les opérations lors d’un branle-bas-de-combat qui mitraillent dans l’éther
Alors que les anormalités militaires sont les premières origines de l’espèce
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Entre les vielles Invalides et les campements logistiques du génie où patrouillent
Les docteurs armés par le nec plus ultra en matière de cybernétique androgyne
Les hommes se reconstituent pièces après pièces après une perte paraplégique
Le bras droit, tenant l’arme de poing, soufflé dans l’explosion d’un plastic amorcé
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Un centre de réhabilitation amputait deux jambes, un bras et reconstruisait le troisième
Un Lego attaché par une suture et les cicatrices du bras parsemées de boursouflures
La chair levée comme une levure, après le rajout de nanoparticules dans l’articulation
Un homme condamné purgé de joie de vivre, entre les pompes et la sueur mécanisée
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Un nouveau membre poussait sur les chairs incendiées par le blast d’une rencontre ennemie
Un mort prélevé à son cadavre, retranchant un jour de deuil, le décompte en sens inverse
La guerre technoïde du XXIe siècle à mille lieux des injections d’héroïne et de coca du Viêt-Nam
Fier-à-bras et Artabans, jeunes louveteaux pubères, rasant la mémoire du napalm sous un cri
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Call of Duty et Medal of Honor en 3D sur un no man’s land réel où deviennent les joysticks
Un peuple éduqué en motion capture, le tampon scellé par le destin, les ordres dans le viseur
The Hurt Locker rejoint la même scène en territoire inconnu devant une armada fissible
Dans les camps d’entraînement mentaux, face à une réalité où seuls les soldats marinent
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Les hommes démembrés par le hasard ne sont pas des héros, mais font des exemples
Que les militaires décorés tachent toujours d’être en face du monde civil désentoilé
Un bataillon de stars hollywoodiennes suffisant à paver les trottoirs de la gâchette facile
Des hommes responsables de leur vie, le devoir tatoué par l’atrophie et l’amputation
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C’est une dignité sans pathos qui accueille le témoignage avec la neutralité de l’effort soldat
Physique et athlétique dans un gymnase improvisé au milieu des stèles pavant le campement
La traumatologie ajoutant une branche aux gueules cassées depuis une descendance mitraillée
Levant le poids d’une existence déclassée dans les jupes tombales des proches qui pleurnichent
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Les prothésistes ingénieux forgent l’espoir des accidentés de la route, l’Armée à la pointe
Alors que l’infection d’une épée de Damoclès est suspendue aux poids levés à la chaîne
Tyler Southern, devenu adulte en mai 2010, au moment où détonait un artisanat explosif
Peu après, une amie d’enfance, Ashley, le demandait en mariage, un amour démultiplié
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Le maintien en vie est la condition de l’Histoire et l’écriture nécessite le canon qui la porte
Lors du déclic où survient l’idée qui consacre une page à 16 000 autres blessés hachés menus
Avant un réveil comateux, hyperventilé, au bord du vomi, un regard sur les parties génitales
Parfois un trou béant à la place du méat urinaire pour les estropiés nouvellement impuissants
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Le pire jour de sa vie est celui du réveil où la réalité vous abandonne au lit d’hôpital robotisé
Loin des 10 000 vierges promises par Allah aux preux respirant sous cortisone et morphine
Le ratio des morts diminuant pendant que celui des blessés sévères crève le plafond démembré
187 Américains démembrés en 2010, 72 triplement amputés et 165 transfusés de plus de 15 culos
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Les patrouilles à pieds tombent nez-à-nez avec la contre-insurrection des bataillons suicidaires
Ces kamikazes barbus chargés d’un obus ventral amorcé par le déchiquètement des membres
La peau du visage brûlée comme un scalp, les os broyés par l’onde choc, les dents constellées
Au fond du larynx, les hémisphères remplis d’ecchymoses, la peau et les muscles en lambeaux
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La rétine incendiée, les tympans perforés par le son, les boyaux à l’air au son d’un orgue funèbre
Le souffle venant de terre, la poudre de sable écumant et braisant de chapelure le corps pané
Alors que la saleté ambiante lève ses bactéries jusqu’au cœur pâteux de l’ADN mitochondrial
Pendant que les parties génitales sont levées en microparticules de sperme gazeux et de tissus
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Alors les nouveaux pensionnaires des services d’urologie sont accoudés devant une chirurgie
L’animalité retrouvant un semblant de masculinité dans la ouate blanche d’un drap de guerre
Pas encore linceul, trois étages séparant les casiers de la morgue des lits d’hôpitaux où ils survivent
La logistique militaire équipant de coquilles en kevlar ses sergents, des bébés dotés de super couches
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Ce sont 45 000 Américains qui furent héliportés dans les hôpitaux des arrière-camps
L’état nécessitant d’urgence leur évacuation, 16 500 hommes perdant un bras sur les remparts
Quelques jours de coma, des lavages à 90°C et de multiples greffes de la peau au visage
Pour qu’une patrouille se regarde dans le miroir et que Blanche-neige soit aussi belle
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Des limaces sucent le sang désoxygéné qui menace de répandre une gangrène à travers l’artère
Les ossifications deviennent un corail anarchique au sein d’un corps enraciné sans myéline
Le long des caillots qui pavent une atrophie postérieure à 100 heures de chirurgie réparatrice
Les polytraumas expérimentent une autre forme de la débilité, au-delà des clowns et du bossu
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Les orthopédies succèdent aux départements de neurologie qui n’en peuvent plus de recoudre
La douleur à vie en l’absence de réseau nerveux, un taux de survie passant de 70% lors de WWII
À 80% dans une Corée de 1953 puis à 93% lors du crépuscule des jeunes dieux en apprentissage
Les moignons croissants, des overdoses, un avortement, un ménage à trois plus les irradiations
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Une milliseconde après l’explosion, son corps humecté dans un cratère sans vie
Il fut sauvé par James Stoddard, hyper réflexe, prodiguant expert les premiers soins
Un triple tourniquet, garrot, shot de morphine, drain thoracique et hydroxyéthylamidon
Une expansion du plasma, au bloc, une expérience de mort imminente pendant 14 jours ad hoc
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