mardi 13 décembre 2011

230. Un bain de foule liégeois


1
Sur la place Saint-Lambert, un homme lançait trois grenades avant de faire un paint-ball
Une attaque à l’explosif près de Palais de Justice où le grand banditisme, sur le banc, est accusé
Les hommes en ciré jaune récupérant les macchabées sur le trottoir désoxygéné par la pluie
Des oxydes de plomb tirés au réticule laissant un bilan provisoire de 5 morts et 123 blessés
2
Le compte et le chronomètre connaissent une progression arithmétique du nombre des défunts
Nordine Amrani, délinquant condamné, multirécidiviste, isolé social et schizophrène à l’abadon
Vidant ses couilles un jour d’hiver sur la foule d’un marché d’hiver où s’entassent les commerces
Les corps gravitant dans une Belgique un peu hagarde, quelques jours après le gouvernement
3
Le cumul entre le discours catastrophiste, les tentatives de dépression et la circulation des armes
Favorise le passage à l’acte de l’homme chrétien, soulevé par une extase et l’instant de mort
Les manches relevées sur l’arme, un dernier tour près du cirque d’hiver où la ville s’installe
Une balle en or pour ponctuer d’un suicide la représentation macabre d’une atrocité possible
4
Les gyrophares et les sirènes ont fait la coda d’une bande-son aux allures de panégyrique
Taxi driver près de chez soi, un suicide entre amis, les gendarmes effilochant le périmètre
Celui de la morgue ont les morts sont catapultés par une glissade de la vie qui s’estompe
Les flaques de sang anonymes s’écoulent sur les pavés lisses d’une cité liégeoise en prière
5
Le ballet des hommes noirs au brassard rouge estampillé « Police » constate une grappe de corps
Des pépins à terre en position fœtale que le Samu brancarde vers un hôpital cloché par une tente
Un treuil contemplant du toit la descente d’une grêle de folie crachée par les sagacités d’un homme
Avant que les services de déminage, des kilomètres de retard sur les faits, ne plastiquent la voiture
6
Un « plan catastrophe » descend après le passage sous contrôle d’un lieu sous une fusillade de 12h30
L’heure de passer à table pour les malfrats, repris de justice et taulards, mais aussi pour des Sénégalais,
Deux passants florentins, sous le jugement défoliant d’un militant d’extrême-droite tuant deux gouttes
69 morts après la fusillade norvégienne et les 8 morts du conseil municipal de Nanterre en 2002
7
Gianlucu Casseri, 50 ans, se suicida, après coup, dans un parking souterrain pour finir enterré
Nordine Amrani, collectionneur d’armes à feu et de Kalachnikovs millésimées, le revolver final
Tous les assassins à la criée finissant sous le tonnerre, honteux, une fin téléscriptée par avance
L’horreur poussant comme l’ivraie dans les salles obscures des vagins où les gènes s’entrelacent
8
Les hélicos en suspension filmèrent les extraits du jour, quelques lieues au-dessus d’un procès
Les Assises couvertes par le direct des grenades, au faîte de quelque chose d’un panache triste
Alors que son nom traçait l’info pour l’éternité, les chiffres constituant les remparts du présent
Après une tentative d’évasion du Palais de Justice, les passants fuyant par les tunnels sociologues

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire