mardi 30 août 2011

171. Los Zetas dans un remake criminel de Smoke on the water



Une organisation criminelle faite de bandits de grands chemins et d’anciens militaires
Forces spéciales et troupes d’élites marchandant leurs tatouages aux nouveaux payeurs
Certains hommes sous couverture appartenant au Cartel du Golfe et au Cartel de Sinaloa
Plus de 100 000 hommes servant en renfort pour porter l’étincelle sur un gaz d’hydrogène

Des militaires spécialisés dans la contre-insurrection et la lutte contre les Narcs
Ont vendu blason, écusson  et savoir-faire jonchés sur les plaines du Tamaulipas
Alors que des réseaux de transport de métamphétamines se constituent ad hoc
Pour suppléer à la baisse des prix sur le marché soldé démocratisé de la cocaïne

Trafic de stups, blanchiment, extorsion, assassinat, enlèvement, corruption, piratage,
Trafic d’armes, rackets, proxénétisme, évasion fiscale et faux et usage de faux :
Rien ne manque à l’appel du parfait bandit coiffé de ses balafres pour embaucher
Les enfants-soldats équipés d’AK-47, de MP5, 9mm, chargeur 30 coups avec mode rafale

Les cellules zygotes qui bordent la frontière sont cloisonnées en fractions rivales
Où le mur du Mexique attend son heure élastique, fils de Berlin et de Melilla, électrifié
Calderón mettant son honneur à décimer les rangs incapables de la police mexicaine
Une lutte entre la goupille et la grenade servant d’amorce à 115 bâtons de dynamite

Dans le casino royal de Monterrey, 12 hommes armés de représailles entraient à 15h50
À l’heure où les machines à sous font la sieste avant de gober les jetons de présence
Des passants un peu innocents, clients, cuvant à l’heure du repos entre les manivelles
Au croisement de Maria Fernandez et de San Jeronimo où l’essence rencontre le barillet

Le feu s’est déclenché entre les embrasures de porte, cachots lockés de l’extérieur, prisons
Les braises du jour crachant des dioxydes dans les 106 poumons carbonés encrassés au réveil
Une thanatopraxie tuant les rats, se piétinant en désordre alors qu’ils franchissaient le Styx,
Le passeur d’ombres, masqué, regardant le feu se défenestrer à partir d’une salle des machines

Une réplique, une semaine avant, ainsi qu’une fusillade, firent déclarer trois jours de deuil
Dans un espagnol de circonstance, une actualité du 25 août 2011, zappée par les médias anglais
Dans une torpeur de reprise professionnelle, à l’abri d’un panache de cendres quittant le quartier
L’Agence d’Investigation et de la Protection civile de Monterrey et de San Pedro enquêtant Toujours
À partir d’un verrouillage des sorties de secours et des accès d’urgence  que n’explique Felix Coronado

dimanche 28 août 2011

170. De l’Arizona à l’Utah



Des cactus humains vous accueillent en première impression
Tucson, Phoenix puis la forêt pétrifiée avant le Grand Canyon
Un soleil couchant marbré de rouille que les broussailles applaudissent
Restent les ombres de notre devenir, épinglées par des épines sans âge

Les monticules de terre font des promontoires qui culminent
Un ranger maniant son colt au sommet d’une longue-vue
Sautillant sur un belvédère rejoint par deux arches d’alliance
Avant d’être accueilli par les cascades turquoises d’Havasu Falls

Des siècles d’érosion ont creusé par la poudre dendritique des monolithes
Permettant aux stalagmites Hoodoos de dresser une planche de fakir
Dans le désert de Bryce Canyon où les feuillus et les palmeraies
S’absentent d’un climat sec et ensoleillé dans la constance de l’année

Le territoire des Apaches fut récupéré par les Yankees en 1848
Un lopin de terre de 300 000 km2 caractérisé par une suie sèche
Autour de l’impact d’un météore tombé d’une foudre de fer et de nickel
Avec la force de 20 millions de TNT saupoudrant les blocs de roche calcaire

Les méandres taillent la route au gré de la rivière Colorado qui se déverse
Le jour se lève en trombe sur les plateaux de l’Arizona, ses déserts et montagnes
Des appendices sortis de terre grâce aux contorsions du manteau supérieur
Plissant et dépliant la croûte continentale en fonction d’un régime magnétique

Le Mont Graham, à mi-chemin entre Rocky Mountains et la Sierra Madre, abrite
L’observatoire du ciel, fichu entre ses panneaux escamotables et ses volets roulants
Bisbee, Tombstone, Morenci et Jerome, où les vieilles mines d’or et d’argent
Les mouvements de marée caractérisant au changement de saison les locaux

Un désert au confluent d’une perte de vue où les choppers vrombissent à la peine
Pour habiter les photographies qui goudronnent le bas-côté des routes de terre
Dans chaque direction, des escarpements clôturent notre regard multidirectionnel
L’Interstate 40 puis l’autoroute 163 sur Monument Valley où le temps chemine

samedi 27 août 2011

169. Partouche ou Barrière



À plus de 75 ans, un homme tirait la dernière salve de sa vie sur le carreau
En éjaculant d’un tir en plein cœur face à la soldatesque Barnacle reliée wifi
Après avoir tenté le hold-up du siècle en circulant immatriculé à Trouville
Là où les sbires et les nababs se réunissent à la fin août pour les jetons

Alors qu’un Autrichien gagnait le jackpot en raison d’un incident mécanique
Les inclinations du gros jeu montaient vers la salle métallique des trieuses
Où les machines en rythme font défiler les billets au bruissement d’un pétard
Les interdits bancaires et les faussaires, blanchisseuses, reliés à la hâte

Pas le temps de réfléchir, le braquo devait sonner le glas
Un butin de 10.000 euros dans un sac de grand-mère
Alors qu’il sortit sous les fanfares radio de la sécurité
Une gendarmerie commise d’office sur les pistes d’un fuyard

Un maniaco-dépressif jouait son suicide à la roulette russe
Choisissant les hauts lieux de la déprédation en vacances
Pour en finir avec les aspirations funambules d’une partie de cartes
Il avait préparé le magot ivre avec un pastis rocambolesque

Un homme mourrait de déshydratation après une nuit arrosée
Desséchée par la condamnation centralisée d’un véhicule court-circuité
Ici, ce qu’on appelle un suicide par police interposée rimait avec l’aventure
Les Pieds nickelés sur les traces de Tatie Danielle jouant Bonie sans Harley

Les antidépresseurs et les tentacules de la maladie d’Alzheimer ont fini le travail
Dans un sac de dégueulis passant la trappe à ouvrage dans un casino de la cote
Sur la Manche où le Parquet de Caen allait classer le dossier sans suite
Des rafales tirées au hasard dans le poitrail des gendarmes faisant écran

Il passa un premier barrage pour signer son feu d’artifice avant de faire emboutir
Une bagnole dérobée en plein jour en plaquant le conducteur sur la chaussée
Plein gaz vers nulle part pour rejouer le final de Thelma & Louise sans femme
Deux heures de folie après 14h30 où le récital passait entre quatre planches

Barrière a connu le revers cinglant d’un Berreta se pointant en plein après-midi
A l’heure où les jeux sont faits, après l’envoi d’un pli postal depuis l’Orne,
Un vieux pépé faisant le clown quand il se fit emboutir par les gyrophares
L’Inspection de la gendarmerie sur les rangs pour clore un dossier hardcore

Les vieillesses tentent le graal au lieu de la sieste et de la pétanque
Déréglant les maniérismes endormis d’une branche de la SRPJ
En bordure de mer où les carcasses se tournent la rate au court bouillon
Le fait restant anonyme quand le PS se disjoint à la radio de La Rochelle

jeudi 25 août 2011

168. D’une autre image du désert



La paume du vent caresse les dunes des multiples ergs désertiques
Reniflant sur l’azur d’un côté les ombres lézardées par un glissement
Un monticule de 150 mètres d’altitude creusé entre deux oasis
Où les derniers berbères, couverts d’un chèche indigo, cheminent


Tripoli prend la forme bétonnée d’une banlieue osseuse d’horreurs
Qu’une architecture pétrolière hisse au milieu d’un espoir de verre
Un regard à géométrie variable toisant la Libye dans le concert des nations
Laissant 2 000 kilomètres de cotes vierges nourrir des espoirs touristes


Les nouvelles autoroutes de Berlusconi relient la Tripolitaine à la Cyrénaïque
Empruntées par les caravanes de 4x4 qui cherchent les ruines romaines
Dans les fourrées avec la granulométrie d’un grain de sable en granite
L’érosion de l’histoire oubliait l’embargo récent sur les importations libyennes


Les cargos se mélangeaient aux paquebots de croisière avant la remontée des flots
Capturant plusieurs fantômes avant de répartir le gâteau aux rebelles en débardeur
Trop aveugles pour protéger les faïences polychromes d’une médina silencieuse
Dans cet ancien comptoir cosmopolite de Carthage où les Arabes parlent l’esperanto


Le fait d’être en voyage commande un regard ahuri d’indolences à la chicha
Sous les coupoles invisibles qui couvrent les souks des providences démiurges
Le temps se déroulant à toute merveille entre les conurbations de l’écriture
La parole tamisée par le thermostat d’une vie oisive que conte un charmeur


Les colons du Milan AC sont présents entre plusieurs salves de kalachnikov
Incarnés dans les bustes découpés au hasard des plastrons du Musée de la Jamahiriya
La coupole d’un ciel bleu anodisant le regard au centre d’une pièce corrélée à l’histoire
La vieille ville rasée par ses murs crénelés d’érosion où descendent les fissures terriennes


La courbure de l’hôtel Corinthia fait face au front de mer réfléchi sur l’aube verte
Un bloc de béton empalmée par la vielle ville devant une quatre voies en plein galop
Les venelles logées en haut des promontoires en acier renforcé par les promoteurs
Les mégalopoles de la cote construites par le rafistolage et le mastic des opportuns

En sortant des cloaques du Bab al Bahr, prendre le bus vers le quartier de Gargaresh
Un peu d’histoire triste sous les tombes des cocotiers, ailleurs des mines antipersonnels,
La décision est prise de se diriger vers le Tadrart Akakus, suivant le Routard du principe
Chassant les djinns avec un filet à papillons pour emprisonner les fantômes d’un frisson


La chaleur de plomb émerge d’un ciel grisâtre qui ferraille les goudrons plantés
Par des minarets qui suspendent les lignes à haute tension effilochées par des bouts droits
Où l’on cueille les champignons d’un télescope géant sorti de terre, ocre ou azurée,
Une limonite à la brosse peignant le parcours d’un destin envoyagé par l’extase


Un complet désert bordé de buissons et de rocailles pour alimenter le texte
80 kilomètres au sud, découvrir un wadi isolé comme un refuge de montagne
Les troupeaux paissent en n’ayant vu qu’un berger maniant la longue-vue
Et des jeeps à fond de train, s’arrêtant pour la photo d’un mausolée dorique


Gharyan I et II, entre les refontes du domaine et le cadastre des ruines
Un ancien village berbère fondu dans les tapisseries homogènes de l’ocre
Où se dessinent les vrais contours du désert tranchés par un asphalte neuf
Où se collent les pneus déconfits en face d’un orangé de pomme vermeille

Ici, on pénètre par le premier checkpoint du Sahara
Mizdah bordé par un foulard de terre battue
Pire qu’un château cathare fouillé par un détecteur à métaux
Quelques travailleurs à l’araire bordés de sueurs
Les chameliers clignotant avec une espèce animale
Les dunes ressemblant à des nébuleuses sans pesanteur
Criblées par l’impact de micro bouches volcaniques
Le crépuscule qui vous rase l’horizon et vous brûle les yeux
Au firmament d’une journée épuisée par la sécheresse
Habitée par les dromadaires faisant les puisatiers
Les chameaux préférant se coucher dans les djebels
A la fin d’un compte rendu de voyage par 39°C
Une ligne droite à perte de vue fondue dans une
Direction de phosphore recouverte par des galets de magma
En direction d’un pan de roche où les peintures rupestres
Affichent leurs tags vieux de dix mille ans dans les grottes