jeudi 10 février 2011

40. La rue striée de balles traçantes

Au
Caire et
A Hammamet
Différentes situations
La place Tahrir enfiévrée
Contre le vide des suites royales
Puis le choc des législatives de décembre
Franchissement d’une ligne rouge par la foule
Après le blackout ordonné sur le Web qui gazouille
Les pillages citoyens prennent le relais des supermarchés
Enflammés par les heurts benzènes sortis des briquets en feux
Une police montrée du doigt inquisiteur par une foule de pacifistes
Le lendemain acheté 7 ou 8 euros pour défendre les chefaillons au pouvoir
Contraints de reproduire les mêmes schémas explicites de la rébellion des foules
Téléguidées et radiocommandées par les conséquences d’une émasculation populaire
Les derniers sphinx d’Égypte consultent la recette de la momification pour stocker au frigo
Les poches de sang servant aux autotransfusions des jours prochains en villégiature au Maroc de l’Atlas
Pour lors, les drapeaux blancs et noirs flottent toujours grâce à l’étendard des canons métalliques à la verticale
Levés par les chars d’assaut qui marchent au pas en suivant les manifestants qui poussent leur gueulante salvatrice
Conviant la mémoire à la réminiscence des généraux Eisenhower et Bradley sur des Champs-Élysées en beauté
Quand les blindés légers défilent avec quatre chenilles motrices sur les pavées graffitées par les bombes
On trouve des centaines de corps calcinés à la morgue, récupérés sous des tapis de verre
Les hommes cagoulés opérant dans les décombres les exactions de la police
Afin de discréditer un mouvement populaire versé dans les excès
Les télévisions danoises et Al-Jazira récupérant les restes
D’un mouvement entamé par la copie
Maniant le double tranchant
D’une flèche historique
Crevant là les poumons
Des assaillants de plastic
Défendus tels des diables
Avant qu’on ne rencontre
Le long passage des ordures

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