mercredi 9 février 2011

39. Entre le loto et le PMU

Dans les brasseries de la périphérie les milieux populaires se rejoignent entre 15h et 17
Pour une après-midi de turfiste sur papier au contraire des effervescences du pari
Le nez dans le quinté, puis le couplé, en cherchant le trio sans jamais jouer placé
Un mélange de favoris et de tocards dans une grille des stalles où les chevaux hennissent

Les ronds de bière s’accumulent sur les tables qui collent aux vieux reçus de course
Jetés à la hâte sans tenir compte des réclamations et disqualifications pendus au leste
Aucun ne s’échange le moindre conseil, perdu dans des stratégies de jeu au hasard
Mêlant la conviction de la dernière chance à la résignation d’une vie sans famille

Trot attelé ou steeple-chase à Longchamp, toutes les courses françaises font l’objet d’un commerce
Entre propriétaires et organisateurs qui gèrent la santé d’un canasson en fonction des engagements
Une vingtaine de courses dans l’année suffisant à essouffler les poumons de l’équidé lancé au galop
Dans un mélange d’épreuves tactiques qui reniflent les combines des écuries faisant leur foin pour de la maille

La corruption prend le doux nom de relations humaines qui portent les dossards et casaques  
D’un nouveau-né issu d’un étalon dont le sperme aura fécondé la jument de longue agonie
Les bêtes courant sur le rivage herbeux où les fauves regardent le spectacle derrière des jumelles
Parce que, dans les tribunes, le montant des paris est trente ou cent fois celui des brasseries d’Alésia

Puis la télé s’éteint quand le patron veut vider les lieux pour nettoyer la porcherie d’Augias
Certaines dames pipi ramassent les derniers reçus pour repointer les numéros perdants
Le PMU fait concurrence à la FDJ en misant sur le poker afin de lancer une équipe cycliste
Prélevant quelques subsides auprès des clients autorisés à fumer dans l’enceinte des habitués

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire