Les charités et les mouvances communautaires ont morcelé l’imperium républicain de la soldatesque révolution
Le Programme Alimentaire Mondial aligne à la queue-leu-leu des Haïtiens mous cheminant sur leurs charpies
Au sein d’un développement des firmes humanitaires exécutant invisiblement le jeu des faiseurs de guerre
Raconte Linda Polman dans War Games à son retour du front où les bouffeurs d’empire sont rassasiés
Les régions africaines et les camps des Caraïbes sont des enclaves no land où seule survit l’espèce
L’industrie de la charité devenant le nouveau ministère de l’économie dans les zones sismiques
Parce qu’on dénombrait 250 ONG dans la gueule ex-yougoslave des frictions sous barbelés
Plus de 2500 en Afghanistan où les Talibans trouvent un ennemi plus subtil à combattre
L’injection liquide des capitaux et l’aide aux réfugiés entretiennent un état de peur
Grâce aux miroirs du statu quo qui renvoient un reflet fictif d’une paix indexée
Au milieu des décombres qui charrient les cadavres en pleine flottaison
Sur les oueds où vont les croisières grâce à des paquebots en tek
À son retour de la guerre de Crimée, Florence Nightingale
La dame à la lampe, voyageant en blouse nuit à l’hôpital
Établissait déjà que la compassion géopolitique
Ne soignait pas les saignements du conflit
Ce principe est celui des faillites bancaires
Où l’on guérit la peste par le feu dans un linge
Par-dessus les idéalités de la destruction créatrice
Ces principes qui donnent aux générations relais et témoin
L’humanitaire intervient dans des conditions pures et parfaites
Recueillant atomicité et hétérogénéité de la machine critique à penser
Au-delà des digues de la bonne conscience qui fixent des remparts idéologiques
Valant argent comptant contre un État qui peine et meurt à se reconstruire sur place
Seul l’aéroport Toussaint-Louverture a rapiécé ses escaliers roulants vers des boutiques hors taxe
Devant le parterre d’un mouroir où l’on compte un million de déplacés pleurant sous les décombres
La reconstruction nécessite deux ans de PIB sans compter les stations d’adduction d’eau et d’épuration
Tandis que les ONG font un travail de Sisyphe en vidant les latrines et en refluant des fontaines mobiles
Dans les venelles sans quartier où les vibrions meurent en espérant voir un jour les bulldozers déblayer
Accoudés dans quelques cabanons branlants que de rares huiles de coude ont cloutés pour couvrir le déblai
La reconstruction est dépendante du secteur humanitaire qui produit un tiers des 4 000 millions du PIB haïtien
Alors que les hommes se rendent ensemble aux pentecôtistes, aux évangélistes, aux adventistes et consorts pour prier
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