mercredi 23 février 2011

47. Usine d’extraction du poème

Le tarissement des nappes phréatiques concorde avec la retombée fileuse des pluies acides
Sur les barrages hydroélectriques du nord qui croulent sous les eaux chaloupées du Gange
Une mine de production exhale des relents de bauxite près de l’usine soufflée de Bhopal
Toutes les horreurs des villes nouvelles vidant poubelles et rancœurs sur un lit de rivière

Les effluents industriels ramènent des pesticides assaisonnés à la mortadelle et la mélisse
Parce que les déchets toxiques font l’objet d’une improvisation des citadelles de Jodhpur
Derrière la bataille rangée sous le cercle des labels ISO 14001 contre les matériaux polluants
Les utilisateurs laissant libre cours à la déforestation tropicale en version d’évaluation

La pieuvre des intérêts contraires oppose la chlorophylle des no-go zones aux désidératas miniers
Devant un manque à gagner de 600 millions de tonnes de charbon sortis des rêves d’antimoine
Sur un territoire où se côtoient sur la couture d’un même pagne les cheminées d’une centrale thermique
Et les dernières communautés tribales dans un coin de New Delhi rendue à ses mures d’aluminium

La gestion du chaos environnemental ne mâchouille que la queue capitalistique d’un radis OGM
Préférant les prélèvements d’une taxe carbone plutôt que les piégeages de composés carbonés
Dans des soutes magnétiques reniflant des paillettes de glucose sur les nuages boueux du ciel
La logique monétaire incompatible avec les nécessités pratiques des liquides de refroidissement

Le réel et le mystique s’affrontent sur une ligne de fracture que départage une fleur de lotus
Posée en suspension dans les mauvaises consciences des neurones aux simagrées de pacotilles
Le mystérieux gagnant devant la clarté du jour ses jalons pour épingler les parias hétérodoxes
Fils bâtards orduriers d’un ordre solaire où culmine la vérité dans son extase percluse d’arthrose

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