samedi 2 avril 2011

64. Le débarquement de l’air

Le conglomérat des énarques de l’ONU a voté en faveur d’une énième percée des frappes aériennes
Déversant le napalm comme l’hydromel des dieux sur les villes de la Tripolitaine ensevelie de misères
Le mazout obscur jouant à un medley de Duke Nukem et de Counter Strike en double mode subjectif
Pointant le laser sur des hommes réels qui déversent leur sang après l’affichage perdant d’un insert coin

Les nouvelles prosodies de la guerre se rendent obligatoires pour affirmer une érection de la démocratie
Sauf à dissimiler de réelles intentions électorales en pissant petit sur les cartes électroniques de l’État-major
Usant des stratégies de Colin-maillard pour minimiser les pertes de la honte au-devant des dangers invisibles
Tandis qu’ils crachent et vilipendant une guerre d’enlisement qui remet en jeu les logiques du va-t-en-guerre

La guerre n’est pas une honte mais la façon de la mener mettrait l’État-major de l’OTAN sous une machette
Généraux cinq étoiles et capitaines d’infanterie exploités pour diriger le GPS d’un pointeur de la NASA
Dans le ciel obscur qui fait tomber l’apocalypse sur le millimètre opaque flanqué d’une dureté de carton-pâte
Dans les casbahs et les taudis des croûtes du désert qui transpire devant la honte des caravanes qui suent

Ce n’est pas avec le mortier des Tomahawks et les B-12 des Gazelles jouxtant les Rafales que la guerre se débride
Elle manie les rapières d’un duel en face-à-face et la dague d’un coup du diable qui sort d’une botte à la dérobée
Sous les projecteurs égalitaires d’un combat d’UFC encagé derrière les contrats d’assurance du pay-per-view
Une baïonnette finissant le travail dans le corps mis au bûcher du vaincu qui exhale son déshonneur de trois jours

Autant de citations abondent contre les horreurs de la guerre qu’elles ne prônent sa fatalité tragique
La guerre au sol faite d’échanges d’obus  et de projectiles autopropulsés ayant les vertus de l’égalité
Quand les hommes regardent leur exécuteur testamentaire dans la pupille d’où provient le dernier souffle
La guerre moderne utilisant les opérations commando, amphibie et tactique qui mobilisent les hommes

La honte est de faire la guerre sans les honneurs de la guerre qui descendent sur le champ pour mitrailler
Un sniper sur une tourelle ou la garde prétorienne enfermée dans un bunker que des éclaireurs amorcent
Les morts civils se substituant aux morts militaires pour fonctionnariser les fantassins dans une armée de métier
Alors qu’aucune victoire ne vient entériner l’amorce dans une poliorcétique nouvelle du coup de fatigue

Les revers d’infortune braquent leurs projecteurs hollywoodiens sur Qadhafi puis aujourd’hui sur El-Assad
Les projectiles antichars attendant que les missiles foudroient en premier les dernières lignes de communication
Alors que les armées de l’Occident dévastent un pays pour gagner les chantiers tactiques de sa reconstruction
Tout eût été fini en 2 jours avec 4 compagnies de paras dont 30 % eussent été décimés sous le feu ennemi

Les médias et l’opinion publique aiment à allonger le suspense autant que les durées d’écoute au vingt heures
Depuis que les percuteurs ont rouillé sous la vieillesse des couilles suintant de cholestérol en avril
Quand plus personne n’ose assumer la guerre dont les manuels à toute épreuve dévient la gouverne
Parce que les décideurs politiques se trouvent sur le siège éjectable des décisions motivées par le peut-être

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