mardi 17 mai 2011

99. Déshérence de la loi pénale et diktat de l’opinion





S’il faut broyer le cadavre de D. Strauss-Kahn, c’est à la mesure d’une moralité impropre
Celle qu’on réclame pour assumer les charges publiques et la mission de l’intérêt général
Être et incarner la représentation du peuple auprès du Parlement et des conseils généraux
Avec le ton des électeurs et des administrés qui parlent à travers le crachoir de son statut



Sa déchéance politique mesure son incompatibilité métaphysique à des fonctions publiques
Quand la braguette dessine les instincts du pouvoir qui ignorent la Vertu robespierriste
Qui siège dans les tranchées de 1789 qu’on rappelle en tuant les rois descendus des prétoires
Il était naturel qu’il mourût par le bâillon des menottes cerclées de dos en soirée de sa peine



L’opinion agite et brandit des conceptions erronées d’une loi pénale qu’elle méconnaît
Alors que le principe de la peine est d’être proportionné au délit commis œil pour dent
Et que le procureur retient le compte de sept pour énumérer des charges qui bourgeonnent
Une putain américaine prenant déjà un manager pour négocier 100 grounds chez Oprah



La chute d’un homme fait peine à voir devant la vermine de l’opinion en pleine confusion
Ignorant l’adéquation du politique à la charge quand elle fixe un costume défroissé à 35K€
Au micro des porte-paroles plus omniscients que les jansénistes écœurés par la chienlit
Face à une mécompréhension totale de la Justice entortillée autour des droits de la victime



Avoir molesté une femme pendant deux minutes pourrait cou$ter 74 ans de réclusion criminelle
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La déchéance physique, physiologique, psychologique, médiatique, familiale générant la honte
Quand seule la déchéance politique devrait sanctionner un égarement faisant de l’imbécile un nigaud



Un système américain évidemment pire dans sa transparence totalitaire que la manière française
Inutile de palabrer sur les idéalités du cumul de la peine quand les disproportions sont flagrantes
Face au million de caution qu’une paire d’avocats ruineux proposent au parquet qui la rejette
Les larmes fictives d’une victime seins nus suffisant à mettre au pilori un type trop fougueux



Une agression qui jouit en silence ne vaut pas le dixième d’un homme passé à tabac en pleine nuit
Quand il perd des dixièmes d’acuité visuelle, trois dents, quatre côtes brisées et une perforation
Les séquelles physiques mesurant la violence d’une agression laissant sa longue traîne de bavures
Face au chemisier dégrafé qualifié de viol par ces enfumés méthodiques de la pensée univoque



Les siècles vont traîner plus bas que terre où se lèvent les rebondissements en palabres
Un homme brisé pour deux minutes de fougue qui attire finalement la sympathie du code
Le prêtre rendant le pardon de son verdict parce que la politique n’était pas sa bataille
Dans une cour où la loi pénale est détournée au profit des victimes lacrymales de la horde

2 commentaires:

  1. ... je ne crois ni au complot, ni à quoi que ce soit en fait, on présume un complot comme on le présume innocent, comme on le présume coupable, comme la femme de chambre est présumée victime, putain, voleuse, menteuse...nous nageons dans la prémonition en vérité...et toute l'humanité sort de terre brandissant des drapeaux de toutes les couleurs...il est "bien connu" que chaque habitant de cette planète ou presque a raison et détient toute vérité, n'est ce pas ? je ne la présume pas victime car ce serait la même chose que de la présumer menteuse...fifty-fifty dans la balance
    Je ne le présume pas innocent car c'est la même chose que de le présumer coupable ... je ne présume rien en fait, j'attends mais j'attends avec toute la non-confiance en chacun de ceux qui vont parler...c'est un peu ça mon problème...

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  2. 1. Tout le monde a raison. Toujours. Et personne ne donne raison à autrui. Jamais.

    2. Le terrain politique est (je pense) celui où l'opinion est reine. On est donc libre de présumer puisque c'est l'essence de la lutte politique.

    3. Je l'ai présumé socialiste.

    4. La présomption d'innocence s'applique au parquet et à l'accusation. L'opinion s'en est emparé en pensant faire acte de neutralité, une fois.

    5. Cette affaire est évidemment un jeu aux devinettes. Et un plaisir immense. Dernière devinette en date (vu dans les commentaires de yahoo, je crois) : la plaignante connaissait-elle la nature exceptionnelle de DSK ? Son avocat dit que non. Un journaliste du Figaro dit que oui, parce qu'il a trouvé cette info que la gueule de DSK avait été affichée pour prévenir de l'occupation des lieux par un VIP. Conclusion : elle devait savoir que c'était un VIP, mais pas qui ? Question qui en découle: est-ce que ça a le moindre intérêt dans la perspective du jugement. Je pense que non. Mais le procès permettra de trancher la question.

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