samedi 23 juillet 2011

147. La Norvège face au peloton d’exécution



Un souffle de granit au sommet d’un building de briques tristes sur des structures porteuses de TNT
Le bâtiment du gouvernement crachant une fumée de gravas sur des tonnes charcutières de mort
L’attroupement massif d’hommes jaunes et bleus déposant les pellicules du périmètre de sécurité
La photographie en gros plan des entrailles à ciel ouvert pendant que le Samu entortille les restes

Les brancards couvrant la chaussée sous le matelas chauffé d’une explosion chargée de politique
Une mère cherchant son fils en courant VTT parmi les poutrelles et les récupérations de matière
Un halo rouge déposé en un éclair quand les shrapnels des architectures impactent les membres
Comme des boulets lourds tirés à un kilomètre au fusil de précision après le ressort du percuteur

Les vitriers vont trouver du travail pour refaire la baie vitrée envolée, concassée sous les chocs vaporeux
A l’endroit vide quelques instants plus tôt sur une place forte baignant dans le couloir rectiligne du plasma
Le quartier de Grubbegata secondé par les touristes humanitaires transportant les cadavres sur l’île d’Utøya
Récupérés par les motopompes et les autoéchelles des véhicules pompiers sortant l’extincteur du drame

La main en sang, deux doigts sectionnés, assise devant une boulangerie de quartier toujours ouverte
Les secours en multicolore cherchant dans les serpentins des détritus des fractions de membres mobiles
Un jour de vendredi la cime des arbres ne se reflète plus sur les baies vitrées des blockhaus du chemin
Un peu de voyeurisme exécutif chaussant un casque de sapeur pour regarder la nudité derrière l’accroc

Les balais-brosses passent déjà la cire sur le pavé des moquettes de la rue où les gens se confondent
Alors que les blessés sont héliportés vers l’hôpital le plus proche qui entasse 90 cadavres à la morgue
Une autopsie à claire-vue confirmant la responsabilité de l’onde de choc qui transperce deux organes
Une île verdoyante abritant des mélèzes pour accueillir les hématies d’un convoi du parti travailliste

Une double attaque coordonnée prit feu le vendredi 22 juillet près d’Oslo reculé des épicentres de l’émeute
Attribuée aux délires politiques d’un opposant, Anders Behring Breivik, contre l’exécutif de Jens Stoltenberg
Il avait acheté six tonnes d’engrais pour nourrir les bovins de l’actualité internationale passée à table au 20h
La détonation s’entendit à sept kilomètres de distance où la foudre est toujours conductrice à travers les âmes

Les blessures des militants de l’AUF sont poitrinaires, abdominales, cervicales, une fluxion en pleine tempête,
Le quotient newtonien ultime de deux accroissements évanescents qui disséminent les poussières du temps
L’explosion rugit par temps de vacances, hors des heures de travail, ciblant dans sa gueule le plancton humain
Une mitraille gloutonne pendant deux heures en mode automatique, Virginia Tech et Columbine en récidive

Déguisé en policier, il procéda au regroupement des condamnés qu’il allait sacrifier vivants à Huitzilopochtli
Ainsi des Mayas qui capturèrent les tribus ennemies pour creuser entre les cotes l’accès au cœur palpitant
Une ligne de mire distante de plusieurs mètres, armée pour tirer sur les fuyards qui plongèrent dans le bain
Un meurtrier né le 13 février 1979 mitraillant une population âgée de 1994 ou 1995 pour la plupart pucelle

Avec l’exemple de Max Manus, Jean Moulin local, la Bourse d’Oslo sauta d’une peccadille de 1% modique
Rappelant un peu l’attentat de l’Audi 80 le 11 décembre 2010 à Stockholm où Taimour Abdulwahab al-Abdaly
Il perdit la vie dans le caisson d’une surdité jusqu’au-boutiste portant des bonbonnes de gaz avant de se suicider
Avec la mise en relation permanente de tous les événements qui se relient en collant des punaises sur le trottoir

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