mardi 26 juillet 2011

150. La puissance de feu contre le Viêt-Cong



La pose des barricades à tous les coins de Saigon permettait de vider tous les chargeurs en direction de l’ambassade
Alors Westmoreland prit la décision d’attaquer tous les ponts mobiles que la guérilla communiste poserait en branle
Pour l’instant tapie dans une stratégie d’infiltration qui reliait tous les points de la chancellerie jusqu’à la jungle
Dans un micmac médiatique regardant de travers un cliché de cervelle par Eddie Adams et le massacre de My Lai

C’était une guerre d’endoctrinement et d’annihilation, un peloton d’exécution sous les caméras des grands jours
Chaussés des plus grands objectifs, zoom sur l’impact d’une balle sur un Marines ou des coups de crosse sur le crâne
Des salves de miniguns et de roquettes crachés des bâtiments mobiles pour percer le flanc d’une brise nord-Vietnam
Un no man’s land en plein champ de course où les passants virent aux premières loges une guerre en déroulé panoptique

Un kinopanorama sur la demi-sphère de notre rétine capturée par les hélicoptères de combat  aux pâles dolby surround
Des gicleurs 3D et des projections d’entrailles sur des murs de béton perforés par l’onde de choc en motion capture
Les garnisons de rebelles issues de la foule faisant une citadelle assiégée récupérant les infiltrés de la province rouge
Des phases de tir creusées sur les lignes d’horizon qui descendaient des postes d’observation situés en contre-haut

Les forces de la NVA dévalèrent la zone démilitarisée de Huê où les Américains postèrent leur nouvel objectif
Contre les armes automatiques, les mortiers et les grenades des aventuriers sans uniforme sortant la nuit pour tirer
Ignorant les risques d’un tsunami de napalm pendant qu’ils crapahutaient dans un réseau de tunnels ouverts aux rats
Des M-16 et des rations de pitance bandées sur le dos en noir & blanc crépitant sous les poussières de la peur

Lien tactile entre les rédactions recevant par cargos et hydroglisseurs les photos surmultipliées en grand format
D’une guerre enrôlée sur le petit écran que des pantouflards hypnotisés léchaient dans des fauteuils mortuaires
Créait le déséquilibre d’un sentiment pacifiste issu du Flower Power contre l’administration de Lyndon Johnson
La base de Khesanh au milieu des hostilités que déclenchèrent enfin les nord-vietnamiens au 30 janvier 1968

Des missiles sol-sol, du mortier de 122 mm, des lance-flammes et de l’artillerie lourde de 130 mm se déversaient
Dans un siphon de chair tournoyant selon la force de Coriolis dans un dédale pluvieux de missiles soviétiques
Créant un nouveau profil jugulaire au paysage de jungle devenu une lune de cratères fabriqués par 200 000 obus
Ouvrant la vue sur des milliers d’hectares de terres remuées par une décharge des forces artilleuses de l’Histoire

10 000 Viêt-Cong perdirent la vie sous l’Apocalypse de Khesanh, fosse commune, que les média virent perdue
Une piste d’atterrissage pour les corps passant le Styx à la place du Mékong où les eaux pluvieuses sont dérivées
Sous le contrôle thermique des B-52 lessivant à la chaux un kilomètre de surface sur deux pour liquider les chairs
Une victoire militaire prévue à 50 contre 1 laissant un verdict de rejet en appel dans les colonnes des Newsweek

« Cette propension humaine à généraliser à partir d’un fait a toujours été la cause d’une déformation des idées »
M. Taylor dans Swords ans Plowshares arrêtant une vue anecdotique d’une maison en feu que les photos cliquent clac
En pleine période de réformation des droits civils éveillés à la drogue, au sexe, au rock et à la libération des femmes
Lors d’une guerre picrocholine contre des hommes fourmis ou du plancton invisible relié au nord communiste

Jane Fonda fit sa Marilyn de 1954 en débarquant sur les bases arrières qu’enfumaient les nightclubs et bowlings
Loin des réserves de défoliants qui permirent de développer les rendements des arpents de riz semés à l’hectare
Avant la reprise du pays par le Viêt-Cong en 1975 lors d’une insurrection préludant aux massacres khmers rouges
Une bombe ne tenant qu’à un fil au-dessus d’Hanoi journaliste où débarquent idéologiquement les reporters

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