samedi 30 juillet 2011

153. La constitutionnelle du 13 mai 1958



Du silence à la surabondance, toutes les épopées historiennes ont commis des brûlures de surface sur les foules
L’Histoire devient un champ de bataille politique après les massacres de Sétif en direction de la « Toussaint Rouge »
Un ressort immédiat reliant deux périodes judiciarisées par les consensus prenant appui sur des mémoires partielles
La guerre de libération nationale transformée en guerre d’indépendance derrière le reflet d’une révolution renégate

Une flambée Molotov issue de la bombonne des groupuscules nationalistes tirant les uns sur les autres
Les appelés firent 30 mois sous les drapeaux de l’Atlas tellien embarquant au total 1,5 millions d’hommes
Un contingent de militaires appelés par les pouvoirs spéciaux de l’autre côté indigène tiré par la Légion
Une mitrailleuse de l’époque perforant une carte imprimée de combattants à l’envers de la raison sociale

Le réveil de la mémoire après quarante ans de vie civile relève d’un rehaussement des pensions de réversion
Une tristesse au bord de l’hémicycle si l’on songe à ces corps jetés dans les puits de Kabylie pour les engorger
Tous les fours à chaux d’Héliopolis dégageant l’odeur croustillante des chairs panées par l’œuvre des milices
Le futur Président Houari Boumedienne lisant sur un cœur les mesures du gouverneur général Chataigneau

Les Pieds-Noirs luttèrent contre le Parti du peuple algérien, Messali Hadj, prisonnier, contre les futurs rapatriés
Deux défaites de rang après l’Indochine dans la foulée, luttant contre les Pieds-Rouges sautant d’un train PPA
Alors que les immigrés d’après 1962 apporteront un million de nouvelles histoires maghrébines à la France Beure
Un déferlement d’immigration, colonisation inversée, la différence dans la possession des moyens de production

40 000 harkis survivants, paysans kabyles algériens, musulmans coraniques, villageois heureux plein d’ambivalence,
Un faible contingent de boat people trébucha en métropole après avoir échappé aux massacres punitifs des leurs
La fin de la Guerre d’Algérie, éclatante, les représailles menées contre le Commando Georges cherchant les traîtres
Georges Grillot utilisant d’abord les techniques des maquisards Viêt-Minh pour recruter parmi les fils rouges du FLN

Les Katibas iront combattre dans le djebel, de jour comme de nuit, vivant spartiates comme des loups en meute
L’instinct de l’instant pour chercher dans les cantonnements les mygales repérées par les Piper et les Alouette II
Un millier de rebelles décimés lors des traques découvertes au pistolet à grenaille en phase d’autodétermination
Des pincettes à la gégène prenant les tétons en étau pour faire gueuler les caches d’armes d’un larynx électrifié

L’échec du putsch des généraux et les Accords d’Évian du 18 mars 1962 avant la dissolution des commandos
Le FLN infiltrant les derniers groupuscules restés au bled lorsque les croiseurs rechargeaient la vengeance à quai
Les Autorités refusant le rapatriement d’une fraction de harkis abandonnés au sort de leur pardon confessionnel
Une histoire de tout le monde, crachant son cancer entre la dérobade et l’héroïsme tranchant dans le vif du sujet

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