mardi 23 août 2011

167. Une balade de boutres sur les fjords


Les yeux se perdent dans les brumes d’un instant en dehors des géopolitiques confites
À partir d’un voyage au seuil d’une journée vers les abords imaginaires de Sindbad le Marin
La verdeur du pays étant irriguée grâce à la manne pétrolière vendue – 5% aux États-Unis
Nourrissant une vitalité entre les créneaux des déserts montagneux et les plages de cimes

Oman et Mascate furent unifiés sous les ordres éclairés d’une rébellion œdipienne
Quand le sultanat de Qabous bin Saïd destitua le califat au nom de son prédécesseur de père
La modernisation du pays lancée de mains de maître en 1970 grâce aux pétrodollars échangés
Prenant de l’avance sur le voisin islamique du Yémen, unifiée en 1990, autre « Arabie heureuse »

Les minarets sont plantés sur un taux d’alphabétisation atteignant les crêtes de 85%
Des hôpitaux, des autoroutes, des universités et des festivités pour un village suisse
309 500 km2 de lagunes, de génies, de havres de paix après l’expulsion des Perses en 1744
Offrent une totale liberté de voyager dans un pays sans histoire multipliant les îles artificielles

Le passage de dizaines d’envahisseurs a laissé l’ibadisme maître chez lui, branche kharidjiste,
Les Bédouins ont accueilli les Portugais, colons, le pays étendu vers Zanzibar, Mogadiscio et ailleurs
Une quiétude de richesses regardant le débit des wadis entre les djebels jouant de la corne de brume
Mascate sur la ligne du Tropique du Cancer brille de quelques feux où fument des émigrés indiens

Les caravelles de la route des épices appontaient à plusieurs caraques, avant une expédition dans le golfe,
À l’entrée de tout, une épicerie sur des kilomètres avant que les galions ne deviennent des supertankers
Ou des cargos en petits nombres transbordant un peu de lin pour le pique-nique d’un lendemain proche
Un changement d’allure avec de vifs tours de bras transportant la ville calme de l’autre côté de l’Histoire

Une centrale électrique a remplacé un bloc électrogène, le Code pénal le Code noir,
Des dizaines de Ford Mustang des diligences et des tuk-tuk d’une autre époque deux temps
Dans le port de Mascate, une langue de l’Indien, les blancheurs opalines de l’architecture
Puis les crêtes des djebels en direction du centre pour un trek en plein anniversaire

À Sour, les chantiers désertés des docks font des pistes de jeu pour les jeunesses
Sautillant entre les trampolines des boutres encordés par les restes de l’Histoire
Une lagune circulaire empourprée de ciel dense où les ruelles basses s’immergent
Alors que les descendants des Bédouins sirotent un café omanais dans une baie seule

Un pays conté sur le mode du voyage est sucré par un jus de datte lors d’une soirée à la lampe à pétrole
L’Histoire refait surface et se souvient de la traite des esclaves débarquant depuis Zanzibar sur la peau
Les oasis où vont les voyages rappellent les cheminements épicés des caravansérails volant sur les corniches,
Unifiés par un arabe littéraire entre Tyr, Beyrouth et se déplaçant jusqu’aux rives du Brahmapoutre des Kailas

Dans les ruelles juxtaposées de ces bourgades, fabriquées par les coraux séchés sur une langue de terre
L’espèce du voyage exprime une teinte de supériorité dans le regret du resurfaçage et de la disparition
Qu’opèrent les peuples en retard, détruisant leurs remparts de coraux et leurs coupoles de palme
Préférant une usine de liquéfaction du gaz plutôt qu’une pêcherie où vont les derniers armateurs

La conservation du patrimoine n’existe pas dans le Muséum des bonnes idées
Quand les microhistoires locales ont deux cent ans de retard sur l’Angleterre victorienne
Une pelleteuse accélérant le rythme des chevauchées en direction du gouffre où se tiennent
Les derniers souvenirs écrasés dans la fosse commune d’un djebel où les carcasses parfument le bouillon

Les petits caboteurs en teck ne croisent plus dans la mer Rouge mais attendent dans les chantiers navals
Sur un tapie de suie que déposent les scies sauteuses arrimant le gréement aux voilures trapézoïdales
Un hangar limitrophe d’un chantier en fibres de verre croisant les technologies entre le poix et l’étoupe
La poupe carrée des baggalas tonnant 200 barils, ignorant la force hydrodynamique d’un bulbe d’étrave

Quand le creux de la vague additionnelle atteint le sommet de la vague d’étrave, la résistance s’annule
Parfois, un pays sur ballast se hisse sur un ponton ascensionnel qui le conduit vers l’Éden et la cocagne
Irrigués par les huiles de palme que collectent les voyageurs déplaçant leur opinel sur les acacia senegal
Regardant la formation des polysaccharides de D-Galactose avec des mélanges de sel de potassium

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