dimanche 6 novembre 2011

209. Le Goncourt en ligne de mire


1
La banalité de la guerre est crénelée par les télés radars qui perfusent l’écran tels des drones
Un bombardement de clichés, de clous et de ferraille catapultés sur les chairs pluricellulaires
Un souvenir de l’époque traînant une cohorte d’impressions antagonistes délestées du treillis
Quand les machines de mort chenillent sur les pavés en cristallisant le soufre d’une passion
2
Au moment où les derniers bataillons ont reçu l’ordre militaire de quitter l’Irak définitivement
A la fin 2011, horizon tellurique de G.W. Bush, les 1ères pages de la guerre d’Irak et Desert Storm
Issu de Star Wars ou des jeux vidéo, à vrai dire peu importe, face à la croisade dans la peinture
D’un ancien parachutiste membre d’un Corps expéditionnaire en Indochine d’où le cœur revient
3
L’antimilitarisme se faufile derrière un pacifisme écolier, l’Armée honnie « sans en rien connaître »
Les Institutions privées de leur essence sucrière grâce aux nouvelles itérations de l’apprentissage
Érasmus plutôt que la conscription, une connerie en bilingue plutôt qu’un dicton au chant cadencé
L’ère s’estompe désignée au centre d’un flocon qui se raréfie sur les balcons de nos yeux de lynx
4
« Dans un événement, quelque chose que son récit ne résout pas », l’Histoire au pied de la lettre
Le croisement d’une épopée éducative lors d’un roman pénétré par le commentaire transtextuel
Sous toutes les formes du temps, les mêmes peurs revêtent une première approche des événements
Lorsque les bombes assurent une rémission pour les indolences de la terre croupissant dans le vide
5
« En 1939, la France était prête à affronter dans d’excellentes conditions les batailles de 1915 »
Les souvenirs de la Drôle de guerre affluant sur la rosée des rondins découpant la ligne Maginot
Un succès unique au sein d’une débandade notoire finissant dans les prés empagés de contrastes
Une lourde clameur provenant du tombeau des bas-côtés nourrissait une culpabilité séculaire
6
« Nous n’avons d’autres richesses que d’hommes et nous allons mener une guerre d’infanterie »
Depuis le maquis d’un vieux scoutisme résurgent quand un Colin-maillard enfantin devient réel
Les hommes tripiers faisant tomber les corps d’une balle laissant le point d’impact en sceau royal
Puis consommaient des polypeptides dans la nuit blanche de leurs rêveries fécondes sans querelle
7
La guerre respire le bouillon d’une décoction urbaine entre les dégénérations, manifestations et l’abattoir
Tout dépeçage de l’animal s’apparente à la mise à mort traditionnelle d’un blessé sur un territoire ennemi
Les polymodalités de la guerre entonnant les chants dodécaphoniques du divers à multiples encoignures
Renforcées par les mitraillettes de la parole crevant les blindages au canon d’une sagesse hypermnésique
8
La guerre s’empare de toute lecture et l’inonde de poivres signifiants saupoudrant un ring immatériel
Des épisodes anodins comme un contrôle d’identité métamorphosent une bataille historiale de la lutte
L’homme au cœur de la guerre voyait le combat définir son essence pour sortir des périphéries anonymes
Toute vérité écorchée par une représentation tactile et le sermon moral d’un quart d’heure psychotrope
9
Le texte livrait son art dans la mise en abîme de ce qu’est l’abîme même de l’existence s’il faut résumer
Cette pulsion de mort qui délivre les passions d’un cachot de couardises où demeurent les hontes et la soif
Les festivités de la guerre, les luxuriances tombales de l’exécution montrant les colonies chaudes de l’horreur
De nouvelles perspectives de l’extase, au moyen d’amphétamines ou de contre-courants, le graal poitrinaire
10
« La race est une identité effective qui déclenche des actes réels », un prélude aux premières politesses
Des rails de la peau où se chevauchent les épopées du temps, l’épiderme s’essaimant dans les générations
La race ajoute un cercle de violences aux conflits de l’appartenance reliée par les caniveaux de la fierté
Elle subsiste en l’homme au dernier stade où ils peuvent encore appartenir au langage de leur passion
11
« Celui qui n’emploie plus les mots de peur de la violence, qui ne parle plus de peur de se salir »
Celui qui se tait pour n’être jamais dans l’orbite ou sous la gravitation des astres polarisants
La profondeur des lieux sans surface n’étant qu’un trou noir où le temps s’ellipse en s’ingéniant
Par ce vecteur des passions tombales, les hommes magnétiques sont liés dans une grille de lecture
12
L’annonce du 2 novembre faisait paraître Goncourt un roman « L’art français de la guerre » dédoublé
Une forme contemporaine du temps qui se déguise de l’histoire militaire lorsque choient les douilles
Sur l’apex terminal de la littérature contemporaine, prenant le meilleur pour une narration clarifiée
Une émulsion de postures à partir des traces inexistantes d’un coup de fusain entre deux siècles

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