mardi 27 décembre 2011

239. Coup d’État dans un comptoir de la coke



Se succèdent comme au théâtre les bouleversements et les parricides
Dans l’État frontière de Guinée-Bissau à la bordure de l’Atlantique
Ancienne colonie portugaise, laissée au multipartisme et aux mangroves
Où les chaluts embarquent les visiteurs colombiens qui complotent

En 1989, une Perestroïka locale est lancée par João Bernardo Vieira
Renversé par une effusion de sang, une guerre civile et le narcotrafic
Dans un pays où l’estrade politique fait une plate-forme tournante
Un jeu des chaises musicales entre le PAIGC et le PNR confondus

Les régimes africains durent le temps de plusieurs décennies ou d’une décade
J. B. Vieira assassiné le 2 mars 2009 lors de l’entrefilet d’un retour du bâton
Un meurtre en forme de représailles pour venger la mort de Tagmé Na Waié
Toutes les rancœurs désinvoltes se multipliant au sein des pêcheurs de coke

Les noms portugais affrontent les descendants du royaume mandingue du Kaabu
Parfois alliés, le CEM Antonio Njai et le contre-amiral J. A. Bubo Na Tchute
Les alliances renversées sur l’archipel des Bijagos, le tarmac des droguistes
Où les paquets-cadeaux qui fraient sont récupérées par les filets des frégates

Pendant le séjour du Président Malam Bacaï Sanha en soins de suite
Un groupuscule paramilitaire tirait à blanc lors d’une parade des officiels
Les bérets rouges loin des ambassades où le premier Ministre se réfugie
Avant le kidnapping d’une seconde où l’âme est en résidence surveillée

Des barricades lusophones furent acheminées sur les trottoirs de l’armurerie
Les mutins disparaissaient après la première étincelle du coup d’éclat
Les militaires demandant une hausse des salaires pour services rendus
Quand les barons de la pègre détiennent les plus hauts grades de l’Armée

Entre la vie et la mort, un Président cadavérique dément les rumeurs
Alité dans une suite du Val-de-Grâce après le temps d’un coma artificiel
Plus de 5.000 kilomètres séparent les tuyaux de l’AFP et les cases rondes
Les pieds enchevêtrés dans les rhizophores où se déposent les narcosels

La géographie reste identique et longe l’histoire collectrice des hommes
Le débit du Rio Corubal fluctuant entre 5 et 1 600 mètres cube en septembre
Une projection des lames d’eau dans l’estuaire découpé par les méandres
L’homme, cul nu au milieu des gnous, dans un bassin sans signalétique

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