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Quand les Russes, aux portes d’Anatolie, fondirent sur les Ottomans presque des esclaves
L’ennemi intérieur, quasi juif, massé dans la province de Diarbékir, fit l’ouvrage des Sardanapale
Les noms entassés dans des calepins par les chefs de comité qui mirent devant le peloton
Une lapidation lorsque passait la caravane des Arméniens, ces gueux élus du Traité de Sèvres
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Les tarbouches jetés, les crânes martelés à la crosse, les corps jetés en prison pour croupir
Des Arméniens, des Protestants, des Chaldéens, un ensemble de populations en clair-obscur
Parce que Chrétiens ou d’ailleurs, 600 000 âmes furent évincées des terres de l’Empire ottoman
Des hommes en prison en route vers la Passion du Christ dans les geôles de Midnight Express
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Certains prêtres retenus de force furent suspendus, fouettés au-delà des chairs, le supplice du knout
Puis les membres durs comme des enclumes dégobillèrent de sang, tuméfiés et excroissants de jus
Des corps dont les lambeaux restèrent accrochés aux cicatrices gravant un nouveau réseau veineux
L’horreur d’une bastonnade après 250 coups et l’épuisement des batteuses face à la foi du martyr
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Le sultan passa alors dans les évêchés transformés en salles de torture pour une revue d’effectifs
Les Juifs du calvaire accouplés de l’autre côté du Bosphore, une demi-lune après Constantinople
Les Kurdes nouvellement employés aux atrocités, préposés à la déportation des amis de la France
Dans des caniveaux où ruisselèrent les shrapnels issus des mortiers au galop d’une Première guerre
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Un convoi d’une trentaine de femmes et leurs enfants subirent la mammoplastie du poignard
L’égorgement d’une même lame à double tranchant, un coup sur la nuque puis une chute libre
Dans un ravin que les corps escaladèrent à l’horizontal pour remonter du perchoir où ils sombrèrent
La toison blanche d’un mouton égorgé recouvrant une survivante qui raconta son martyr à confesse
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Les muscles à vifs, les corps calleux et les structures osseuses firent du composte dans les silos
Dans des citernes charnières où s’asphyxièrent les survivants asthmatiques étouffés de plasma
Un homme carnivore plantant ses incisives dans les chairs putréfiées tamisant une paroi d’acier
Une survie écarquillée de 35 jours avant le passage d’un Chrétien libérant l’infortune dépouillée
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Le massacre des Arméniens de juillet et août 1915 donna l’impulsion aux futurs Einsatzgruppen
Le caractère systématique et univoque des récits éclatant lors d’un décollement intra épidermique
Dans ce costume de la foi mahométane, certains Chrétiens esquivèrent le massacre des villages
L’histoire se vernissant d’une page juridique tandis que les sanglots s’entendent encore du ciel
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