dimanche 16 juin 2013

253. Libération de la violence féminine

1
Soit infanticide, soit conjugale, la violence du vagin interagit avec les fantômes musclés du phallus
Frappant les structures sociales par insémination et faisant exploser la domination symbolique
La violence, d’abord monolithique, passant de la gifle à l’empoisonnement, afin d’étourdir le mari
Physique et psychique, d’abord légitime grâce au droit de correction donnant l’emprise à l’époux
2
Les actes du Parlement de Paris montrent de nombreux cas d’homicide dans les foyers du xvie siècle
La violence exprimant les rapports de domination à l’époque séculière de la Contre-Réforme
Les différends entre matrones impunies étaient réglés à coups de fourches et de sabots contondants
L’effusion de sang constituant l’horizon limite pour la pratique étoilée de la correction légitime
3
Les magistrats punissaient au crayon, le roi accordait sa grâce entre deux lettres ayant du cachet
Sous les dorures de Versailles et les bordels royaux que décachetaient les compères de Cartouche  
La vertu de la virilité se limitant à la maîtrise de soi et à la modération en cas de docte punition
La soumission de l’Église au Christ étant celle de la femme, chairs ouvertes, devant l’homme
4
La femme indomptable est une meurtrière potentielle pour les théologiens prolixes de Charles IX
La soumission active se substituant progressivement à l’autorité maritale de l’époux perdant la main
Un équilibre instable où les viols symboliques se rencontrent dans les diverses tournures de l’analyse
La violence des femmes étant domestique, sans armes, calculée, abortive ou accompagnée d’un tiers
5
Un coup de quenouille frappait le cortex des gardes-françaises lors d’une émeute de subsistance
La fronde et la bombarde à jarretelles se répondant sur les champs de bataille des femmes lessiveuses
Un carreau d’arbalète transperçant la femme adultère pour genrer la punition de façon ordinaire
Un effet de sources ordonnant nos conclusions primales que rachetèrent les lettres de rémission
6
La violence est intrinsèquement une transgression utilisant le vocabulaire de la force contre le sexe
Les endorphines se greffant sur les récepteurs du bien-être pour lever l’inhibition au cours d’un baptême
Peut-être les coulpes qui, à l’intérieur des chapitres généraux, ceignaient les prieures en pamoison
Sous le voile des monastères où les cœurs battent pour un seul homme, presque nu comme l’enfant
7
Les offices de la pénitence pontificale archivent les cas de violence dans les prieurés européens
Le sang intramonastique de la ribaude ou de la moniale jaillissait sur les parois des dominicaines
Un mur de silence éclaboussé par le volcanisme de la foi, la violence exercée par charité chrétienne
Au-delà de toute codification, les rapports et les connaissances charnelles relevant d’un acte de foi
8
Le viol d’une chanoinesse par l’évêque conduisait l’ordre, assemblé en conclave, à changer l’affectation
D’un homme à genoux devant la ville, ses péchés gravés sur le prie-Dieu, étourdi, de moindres souffrances
Que celles des martyres serpentines, prisonnières, tonsurées, ébouillantées, écartelées, les seins découpées,
Fouettées, passées à la roue, la langue arrachée, transpercées de flèches, puis décapitées pour recommencer


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