mercredi 8 juin 2011

118. Interconnexions régionales du fleuve Congo



Un maillage serré de conduites électriques relie l’eurocontinent vers un rhizome panafricain
Prévoyant la construction en eaux profondes de centrales géothermiques et de ports au Gabon
Un maître d’œuvre chinois achevant les travaux contre la répartition des terres arables et fertiles
Les terres rares débordant de chrome, de manganèse noir, de bauxite et de nickel à haute teneur


Du fleuve Congo au Niger, le courant qui parcourt les terres est intermittent pour les paysans
Ne conduit ses gigawatts qu’aux heures creuses où les chasses aux lions tirent à la sarbacane
Parce qu’il faudrait $93 milliards par an jusqu’en 2015 pour rétablir les groupes électrogènes
Quand les Africains ne disposent que de 124 kilowatt heures par an pour fumer le calumet


Le fleuve qui tourne autour de la République démocratique pourrait nourrir en hydroélectricité
L’ensemble d’un continent grâce au 110GW qu’il débiterait du flot de ses bronches hélicoïdales
Alors que des aiguilles couleur fruits de la passion restent bloquées sur un zéro le vent en poupe
Car les moteurs attendent les financements de la Banque mondiale un jour de beau temps tropical


Les câbles défectueux ont pourri après le départ des Belges, laissant le sous-sol minier aussi vierge :
Graphite, magnésium et molybdène attendant que les barrages acheminent les eaux du déterrement
Que Kinshasa remédie au problème corporatiste d’une élite parée d’ivoire hémophile détroussée
Par des contrebandes qui épuisent les terres rares plus importantes que les gisements de diamants


Des pôles de production régionaux abreuvent des pays regroupés au sein de l’Union africaine
Inga I et II livrant leur dernier souffle sous une tempête de sable qui enrhume les dessertes
Alors que l’ouverture du marché électrique vise à l’appropriation des lignes à haute tension
Par de nouveaux entrants rattachés à des conglomérats scientistes accumulant l’or des colonies


Les secteurs de l’énergie, non rentables, à caractère social, sont gangrénés par leur paradoxe natif
500 millions d’Africains équipés d’un téléphone mobile alors que 700 sont privés d’électricité
Du Caire à Johannesburg où les kilomètres font des moyennes où la pauvreté est une constante
Tandis qu’un occidental descendu de l’avion ne regarde que les luxes africains : le minier et l’export


Les fonds institutionnels ont fait prisonniers les flux de revenus futurs par décision du tribunal
En Afrique du sud où se règlent les conflits relevant du droit commercial des sociétés occidentales
À faire prévaloir leur droit au remboursement de la dette qu’annulaient les 19 du Club de Paris
Les lendemains de Kinshasa se jouant dans les sous-sols en béton d’un secrétariat de Bercy


Les IDE chinois d’Eximbank font plus de 10 milliards de dollars sur le continent qui approvisionnent
Le cuivre de Zambie et le pétrole du Soudan qui dérivent vers Pékin, maintenant délesté de Taiwan,
23 milliards de dollars injectés en intraveineux au Nigéria qui reçoit plus que la Banque mondiale
Une économie molle sous la perfusion glycémique des tonkinois cachés dans les mines du Katanga


Mais il reste que les Jaunes ne baisent pas les Noires car leur durée de séjour se limite au coup de pioche
Ainsi des 750 000 mandarins qui circulent au pousse-pousse des petits bazars aux rizières camerounaises
Pour remplir leurs couilles et leur gourde avec le suc débiteur d’un pays naviguant enfin sur l’asphalte
De ses nouvelles infrastructures qui acheminent les contrebandiers vers les pirateries du Golfe d’Aden

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