Après la dernière rébellion touarègue, les assauts de l’AQMI ont pris le relais des jeeps tournant avec des tanks vides
Portant sur le devant de la scène des hommes en treillis dirigeant la parole avec une fanfare
Dans tous ces pays de la chaleur et de l’aridité, condamnés à sucer les oasis d’une goutte d’eau
Au Tchad, au Niger, au Mali, au Burkina Faso et en Mauritanie où le corps des otages paye l’impôt
Les trafics croisés qui font courir les fleurs de pavot de Colombie et d’Afghanistan ou le haschich marocain
Passent sur les diagonales centrées réduites des pays hors check points lessivés par les traces de chenille
La contrebande de cigarettes, d’armes et de cocaïne faisant l’économie souterraine d’un pays vivant en surface
Ainsi de la descente des nations en dessous du seuil de pauvreté absolue où l’on retrouve les derniers cannibales
Même à Tombouctou célèbre pour son africanisme de début de siècle et ses cases empaillées par l’oubli
On note une urbanisation considérable de 6% qui ne prélève que le malheur des peuplades chaussées de bronze
Ayant à peine dépassé un âge du fer sans l’aide d’une ingénierie publique venue des colons européens
Dans un Mali relativement démocratique où les thinks tanks mondiaux exportent leur réflexion nord sud
Les yeux du monde ouvrent la plaie de Pandore d’une culpabilité séculaire par le Brookings Institute ou la Carleton University
La démocratie malienne de 1992 tenant dur l’affront d’une région aux systèmes politiques nomades accusés de fragilité
Le chamboule-tout de l’époque visant avec précision un dégommage d’importance malgré la résilience d’un appareil de verre
Une centaine de partis, une presse libre et le choix du multipartisme ayant assuré les décibels du porte-voix populaire
Le Mali perçoit plus de 550 millions d’euros par an grâce à son intégration dans le Millenium Challenge Account
Versés à l’ancien Soudan français pour partie par son ancienne puissance coloniale un pied dans le rétroviseur
Accordant son soutien successif en 1992 à Alpha Oumar Konaré puis en 2002 à Amadou Toumani Touré
Dans un pays dont la participation aux suffrages s’établit entre 28 et 35% les jours où il ne pleut pas
Le Pacte national repose sur la disparition du Mouvement des fronts unifiés de l’Azawad et des milices Songhaï
Auxquelles participent les Touaregs du septentrion percevant l’État malien comme greffon d’une entité extérieure
Un cautère politique collé sur le bord sablonneux d’un Nord-Mali traversant une tempête de sable venant du Sahara
Emportant les barnums qui servirent à l’établissement du forum de Kidal prévoyant 39 projets d’infrastructure
La Mauritanie de Nouakchott est née dans un hangar vide à partir d’une capitale zéro sans route ni rail
Un million de kilomètres carrés vivant dans le dénuement qui braise les peaux tannées de paresse
Moktar Ould Daddah racontant contre vents et marées sa tentative avortée pour extraire un pays du continent
La bâtisse d’un État nécessitant des investissements suffisants pour financer les provisions et le fonctionnement
En dehors de l’impôt et des services publics, l’Afrique dépend d’une extraversion de J.-F. Bayart aux IDE
Des bonnes volontés de la Francafrique qui débarque, touriste, autour des safaris du Lac Victoria
Après une sieste sur une plage de Marmara nostalgique d’une civilisation mycénienne disparue
Les flux de marchandises stockant dans les hangars d’une thèse les nouveaux flux de civilisation
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